Taux d'intérêt réel

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Calcul retraite

 

Le taux d’intérêt réel est égal au taux d'intérêt affiché sous déduction du taux d'inflation et des primes de risques.

Si, à titre d'exemple, le taux d'intérêt nominal d'un placement est de 3 %, et l'inflation de 2 %, le taux d'intérêt réel sera de 1 %.

En pratique, ce taux correspond à un rendement réel pour celui qui prête et à un coût réel pour celui qui emprunte.

Si le taux du prêt est inférieur au niveau de l’inflation, on parle de taux d’intérêt réel négatif.

Calcul du taux d’intérêt réel

Le taux d’intérêt réel doit être distingué du taux nominal.

  • Le taux nominal correspond à un taux brut. Il s'agit de la rémunération monétaire du placement en pourcentage. Elle ne prend en compte ni la hausse des prix, ni les frais qui transformeront ce taux nominal en taux effectif global (tous frais inclus) lors de la souscription d’un prêt immobilier ou d’un crédit à la consommation.
  • Le taux d'intérêt réel est équivalent à la différence entre le taux d'intérêt nominal et le taux d'inflation constaté pour une période de référence. Son niveau dépend donc de l’évolution des prix pendant la durée du placement ou de l’emprunt.

 Les taux d’intérêt réels comportent une incertitude liée à l’évolution de l’inflation. Deux cas de figure sont possibles :

  • Si le taux d’inflation dépasse le taux d’intérêt nominal, celui-ci est négatif.
  • Si ce taux d’inflation reste en-deçà du taux d’intérêt nominal, il est positif.

Exemple : je souscris un prêt immobilier sur 15 ans de 200 000 euros pour financer l’achat d’un studio. Le TEAG du prêt est de 2 %. La mensualité (1 347 euros) restera la même tout au long du remboursement. Si l'inflation repart et s’établit à 2 % contre 1 % au moment où j’ai souscrit, le taux « réel » du prêt (2 - 1) n'est plus que de 1 %. En revanche, si l’inflation chute de 0,5 %, le taux réel (2 + 0,5 %) « passe » à 2,5 % et le crédit me reviendra plus cher.

L’évolution du taux réel a donc un impact direct sur le pouvoir d’achat des ménages. Il conditionne à la fois le revenu qu’ils tirent de la possession de titres et, dans l’autre sens, le poids financier d’une dette.

Rappel : les emprunteurs immobiliers qui se sont endettés à la fin des années 60 ont réalisé une très bonne opération financière. Entre 1967 et 1982, le taux d’inflation constaté en France est passé de 2,7 % à 11,8 % avec une pointe à 13,7 % en 1974. En 1964, le taux moyen global des crédits attribués en France était de 5,18 %. Avec une moyenne d’inflation à 10 %, le taux d’intérêt réel dont ont profité les emprunteurs immobiliers est donc resté négatif de + ou – 5 % durant une quinzaine d’années. Selon l’expression consacrée, ils ont pu rembourser leur crédit immobilier en « monnaie de singe ».

Taux d’intérêt réel et théories économiques

Selon la théorie classique, le taux d’intérêt réel est déterminant puisqu’il permet d’équilibrer l’épargne et l’investissement. En effet, lorsqu’ils prêtent de l’argent à des investisseurs, les épargnants recherchent une rémunération qui compense le renoncement à une consommation immédiate du capital. Le taux d’intérêt réel s'assimile à la quantité de biens supplémentaire obtenue à la fin du prêt comparée à celle qui aurait pu être acquise initialement.

Selon cette logique :

  • les épargnants acceptent de prêter, car les intérêts leur permettront d’acquérir demain plus que ce à quoi ils peuvent prétendre aujourd’hui ;
  • les emprunteurs acceptent de verser un intérêt car ils estiment que le rendement des capitaux dépassera le taux des intérêts dus.

Bon à savoir : Keynes et les Keynésiens ne partagent pas ce point de vue. Selon eux, le premier regard des épargnants se porte sur le taux nominal. Pour eux, le souci de sécurité et de liquidité des liquidités qu’ils prêtent relègue le taux d’intérêt réel au second plan. Toutefois, plus le taux d’intérêt nominal est élevé et plus ils acceptent d’immobiliser leur épargne sur le long terme.

Pour approfondir :

  • Tout savoir sur les taux bancaires en consultant notre page dédiée.
  • Matérialisée par une hausse générale des prix des biens et services, l'inflation peut avoir pour origine des causes monétaires ou non monétaires. Pour comprendre les mécanismes économiques qui la provoquent, lisez notre astuce.
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