
Pour calculer le coût total d'un crédit, il est nécessaire de connaître non seulement le TEG mais aussi la valeur du taux d'intérêt nominal. Qu'entend-on par taux d'intérêt nominal ? Nous faisons le point.
Taux nominal : définition
Le taux nominal définit le montant des intérêts à payer en fonction du montant d’un capital emprunté. C'est le taux de base, le taux brut.
Dans le cadre d’un prêt immobilier, le taux nominal ne tient pas compte des frais qui viendront se greffer sur lui : frais de dossier, frais d’assurance, etc.
Dans le cadre d'un emprunt obligataire, le taux nominal détermine le montant des intérêts qui seront payés au titulaire sous la forme de coupons.
Crédits immobiliers et taux nominal
Le taux d’intérêt nominal sert de référence en ce qui concerne la rémunération de l'argent prêté à un tiers par une banque ou un organisme de crédit.
Exemple : 20 000 euros prêtés à 4 % sur un an laisseront, par exemple, 800 euros à la charge de l’emprunteur.
Le taux nominal ne doit pas être confondu avec le taux d’intérêt réel. Ce dernier intègre l'évolution prévisible de l'inflation dans les années à venir. Il se calcule ainsi :
Taux d'intérêt nominal - inflation = taux d'intérêt réel
La fixation du taux nominal dépend de plusieurs paramètres :
- Qualité de l’emprunteur (solvabilité présumée) et durée du prêt : moins le niveau de risque présenté par l’emprunteur est grand, moins le taux nominal est élevé. Si le taux nominal d’un prêt à long terme est plus élevé que sur une courte durée, c’est parce qu’à conditions équivalentes, la prise de risque du prêteur (défaut de paiement, etc.) s'accroît avec le temps.
- Politique monétaire de la Banque centrale : en mars 2016, la BCE a ramené son taux de refinancement à 0 %. Ces conditions permettent aux banques de se procurer de l'argent à prix cassé. Par ailleurs, le taux des Obligations Assimilables du Trésor (OAT) à 10 ans – qui sert de référence pour les emprunts à taux fixe des particuliers – est historiquement bas, autour de + ou - 0,43 %. Tous ces facteurs favorisent la baisse des taux nominaux.
- Niveau de l’inflation : après 0,5 % en 2014, l’inflation a été nulle en 2015. Selon les chiffres communiqués par Bercy, elle devrait se situer autour de 0,1 % en 2016. Ce tassement des prix joue aussi en faveur d'un loyer de l'argent historiquement bas.
- Marge du prêteur : les banques qui se financent auprès de la BCE prennent une marge d’intermédiation avant de reprêter cet argent aux particuliers. Afin de gagner des parts de marché dans un contexte de reprise immobilière, certaines enseignes ont pincé leur marge. Cette situation favorise la concurrence. Résultat, en moyenne de marché, le taux nominaux se situent à un niveau plancher.
Rappel : proche du taux de marché, le taux nominal ne permet pas de déterminer le coût du crédit. En effet, à ce taux brut s’ajoutent des frais de dossiers, d’hypothèque, des impôts, des taxes et une prime d’assurance dont le poids (+ ou - 0,40 % du montant emprunté) ne doit jamais être sous-estimé. C’est le Taux Annuel Effectif Global (TAEG) qui donne le véritable coût d’un emprunt immobilier et doit servir d’élément de comparaison.
Taux nominal obligataire
Une obligation est la reconnaissance de dette d'un émetteur (État, entreprise, etc.) envers un acquéreur. En échange du capital qu’il avance au préteur, le porteur d’une obligation reçoit un intérêt appelé « coupon ».
Le taux nominal (ou facial) est le taux d'intérêt appliqué au prix de l'obligation pour calculer le montant des coupons.
Exemple : j’achète une obligation à un prix de 2 000 € au moment de son émission avec un taux d’intérêt nominal de 2 %. Son échéance, c’est-à-dire le moment où elle sera remboursée, est de 10 ans. Si je garde cette obligation jusqu’à cette échéance, l’émetteur me versera 40 €/an durant 10 ans, puis me remboursera 2 000 € à la date prévue. Le rendement annuel du titre sera donc de 2 % (40 € /2 000 €). Imaginons maintenant que je revende cette obligation au bout de 3 à 4 ans. Je n’en tirerai pas forcément 2 000 €.
En effet, le cours des obligations varie en fonction des taux de marché en vigueur : lorsque ces taux montent la valeur des obligations diminue ; lorsque ces taux baissent, la valeur des obligations progresse. En revanche, le montant des intérêts (les 40 €) reste toujours le même malgré les variations de cours.
Comment expliquer qu’une obligation dont la valeur baisse délivre toujours un montant d’intérêt identique ? Tout simplement parce que son taux de rendement fluctue.
Pour reprendre le même exemple : imaginons que la valeur de mon obligation passe de 2 000 à 1 000 € à la suite d'une fulgurante flambée des taux. Pour continuer à me servir 40 €/an, son rendement va passer de 2 à 4 % (40 €/1 000 €).
À retenir : lorsque les taux d'intérêt montent, le cours des obligations chute. Le rendement des obligations plus anciennes s'élève alors pour se caler sur celui des nouvelles émissions dont le taux d'intérêt nominal est plus élevé, et inversement.
Pour approfondir :
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